Par Me Martine Desroches, Journal le Métro 24 août 2016
Un accidenté du travail ou de la route se blesse à un membre inférieur ou à un membre supérieur. Pendant sa convalescence, nécessairement il évitera de l’utiliser ou ne pourra l’utiliser. Par la suite, instinctivement il le protégera conscient de sa fragilité.
Par compensation, volontairement ou pas, il utilisera le membre opposé et le sollicitera, par le fait même, de façon inhabituelle. Par exemple, opéré au genou, un accidenté demeure avec une instabilité et mettra plus de poids sur la jambe opposée. Ou un droitier dont le bras droit blessé, demeure limité, se mettra à utiliser le bras gauche pour tout.
Les tribunaux reconnaissent qu’il est possible d’être indemnisé pour une pathologie causée par la surutilisation d’un membre afin de compenser l’incapacité fonctionnelle d’un membre symétrique ayant fait l’objet d’une lésion accidentelle.
Cette notion de surutilisation d’un membre par compensation implique notamment la preuve d’une sollicitation suffisamment importante des structures anatomiques lésées afin d’expliquer une nouvelle pathologie qui s’y est développée.
La preuve doit démontrer une probabilité soit plus qu’une possibilité, une surutilisation excessive et non seulement une utilisation accrue.
La preuve doit porter sur chacun des éléments de la relation causale, c’est-à-dire la surutilisation et son impact sur la structure lésée.
L’apparition du problème au membre opposé peut prendre des mois, voire des années, ceci n’affecte en rien le droit de l’accidenté de faire une réclamation.
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