Par Me Martine Desroches, Journal le Métro, 11 octobre 2017
Une lésion, de quelque nature soit-elle, s’exprime par des symptômes et signes cliniques spécifiques à la dite lésion.
L’évolution attendue d’une lésion serait une récupération progressive, puis un plateau qui pourrait être la guérison.
L’impossibilité pour un médecin d’expliquer un signe clinique de manière physiologique ou anatomique fera qu’il indiquera être en présence de signes de non-organicité.
La littérature médicale indique que la manifestation de trois signes ou plus de non-organicité permet de conclure à la présence d’une forte composante psychologique ou psycho-sociale.
Lorsque l’évolution d’une lésion traumatique évolue différemment de ce qui est attendu, c’est toujours parce qu’un ou des facteurs étrangers à la lésion diagnostiqué interviennent. Lorsqu’il est impossible d’expliquer l’évolution clinique de façon bio-médicale on peut penser à l’intervention de facteurs psycho-sociaux.
On peut possiblement parler de somatisation. La somatisation est un phénomène médicalement reconnu par lequel des facteurs strictement psychologiques produisent des symptômes fonctionnels corporels.
Qu’en est-il du diagnostic de kinésiophobie? Il s’agit de la peur de faire un mouvement susceptible d’aggraver la douleur et donc souvent de la perception d’un handicap disproportionné.
La manifestation d’une ou l’autre de ces situations correspond à l’expression personnelle et involontaire de la propre fragilité d’un individu.
En preuve est-ce acceptable quand il s’agit de démontrer que notre lésion professionnelle ou la conséquence d’un accident de la route perdure? Bien sûr que oui, on parle de diagnostics reconnus et non seulement de symptômes. Chacun réagit comme il le peut à la douleur, au stress entourant l’accident, aux irritants qui en découlent. Dans le doute, informez-vous!