Par Me Martine Desroches, Journal le Métro, 5 juillet 2017
Le diagnostic de trouble (ou syndrome) de stress post-traumatique est de nature psychique. Il entraîne des symptômes envahissants, dont revivre l’évènement traumatisant, des cauchemars frappants, des retours en arrière ou des pensées au sujet de l’évènement qui semblent surgir de nulle part. Le TSPT peut rendre les gens très nerveux ou les garder « sur le qui-vive» tout le temps. Beaucoup se sentent effrayés très facilement, ont du mal à se concentrer, se sentent irritables ou ont de la difficulté à bien dormir.
Le TSPT résulte souvent de l’exposition à un événement traumatisant ou à un traumatisme émotionnel continu. Les tribunaux ont fréquemment à décider si ce diagnostic peut être relié à un événement au travail afin que la personne soit indemnisée par la CNESST.
La loi ne fait pas de distinctions entre les lésions physiques et psychiques. L’événement se qualifie par les deux mêmes critères : son caractère imprévu et son caractère soudain. L’interprétation de ces concepts en matière de lésions psychiques n’est pas un exercice facile compte tenu notamment du caractère subjectif et multifactoriel de ce type de lésions. Cela laisse place à l’appréciation des faits et des circonstances propres à chaque réclamation.
Les tribunaux ont jugé que le traumatisme doit être important, comme une menace de décès, un décès, une menace à l’intégrité ou des blessures sérieuses. Il doit s’agir d’un événement inhabituel, anormal, qui sort du cadre normal et habituel du travail de la victime et non pas l’interprétation ou la lecture émotive qu’en fait cette dernière.
Il ne doit s’agir en aucun cas de stress relié à des situations pour lequel le travailleur est formé ou à des situations prévisibles inhérentes à son milieu de travail. La victime doit prouver que l’événement traumatisant est hors de proportion, qu’il dépasse ses capacités ou la préparation qu’il a reçue. La problématique ne doit pas trouver son origine dans la personnalité du travailleur, son attitude ou encore son approche ou sa perception au travail.
Par exemple : éviter de frapper un véhicule lorsqu’on est chauffeur ne peut être traumatisant à moins que vous ayez craint pour votre vie parce que le véhicule était en flamme coincé dans un carambolage. Dans le doute, informez-vous!