Par Me Martine Desroches, Journal le Métro, 1er mars 2017
Un accident ça change une vie! Celle de la victime et celles de ses proches. Un accidenté de la route ou du travail doit composer avec des souffrances physiques, la difficulté à être pris en charge par un médecin et l’attente d’examens et de mesures thérapeutiques pouvant le soulager.
La victime d’un accident peut vivre beaucoup de tristesse, d’angoisse et devenir irritable. La personne s’isole, se décourage, a honte de son état, est épuisée du manque de sommeil, se voit contrainte de prendre une médication. Voilà qu’au-delà de la déprime s’installe la dépression.
Les organismes publics comme la CNESST ou la SAAQ peuvent accepter ce nouveau diagnostic comme étant en relation avec l’accident initial mais voici la preuve qui doit être faite :
-L’ensemble des symptômes, donc une preuve médicale et non seulement le témoignage de la victime; insomnie, épuisement, tristesse, isolement, agressivité ou passivité, la sensation de vide, etc;
-Les faits, l’incapacité à faire ses activités habituelles quotidiennes, l’incapacité de faire ses activités sportives, le découragement face au peu d’amélioration malgré les traitements, la perte de contact avec ses amis, ses collègues de travail, la perte d’estime de soi, de respect envers soi-même etc.
Souvent l’état dépressif peut nous amener à une perturbation de notre perception de la douleur, tout comme l’état dépressif peut apparaître plus rapidement ou plus violemment si la victime a une certaine fragilité ou des épisodes antérieurs de troubles psychiques mais il ressort des décisions des tribunaux qu’on doit cependant prendre la personne dans l’état où elle est, avec ses faiblesses et ses vicissitudes.
Attention toutefois, bien que l’état dépressif du travailleur peut être d’étiologie multifactorielle, il est préférable de ne pas expliquer son état en ne discutant que des conflits avec l’employeur, de la perte de son emploi ou des troubles financiers découlant de l’absence au travail. Informez-vous!