Par Me Martine Desroches, Journal le Métro, 8 mars 2017
Vous vous blessez au travail mais considérez que votre blessure est mineure ou sans conséquences et vous êtes capable de faire vos tâches sans problèmes, vous ne consultez pas ou vous consultez votre médecin mais ne lui indiquez pas vous vous êtes fait ça au travail. Pourquoi?
De plus en plus de travailleurs ont peur de perdre leur emploi ou ils travaillent pour une connaissance et ne veulent pas lui causer de problèmes ou achèvent un contrat et ne veulent pas avoir un mauvais nom ou toutes autres raisons jugées bonnes au moment où ça arrive, alors ils omettent volontairement de faire le lien avec leur travail pire mentent sur la survenance de la blessure.
C’est une très mauvaise idée!
D’abord dire au médecin que vous vous êtes blessé à votre travail n’implique pas nécessairement un arrêt de travail, il est possible que vous soyez en mesure de continuer avec une médication, une orthèse, une attelle, un pansement etc.
Surtout cela n’implique pas l’ouverture d’un dossier à la CNESST automatiquement. Si vous le souhaitez, vous faites une réclamation à la CNESST, sinon vous ne le faites pas.
Dans un cas comme dans l’autre votre employeur ne pourra vous pénaliser, il ne sera pas imputé par un dossier CNESST, si vous continuez à travailler.
Par contre, pour vous, si votre état devait s’aggraver et nécessiter un arrêt de travail ou pire vous obliger à changer de métier, qui assumera, comment faire à ce moment-là pour impliquer la CNESST et votre employeur si vous avez menti sur la provenance de la blessure ou si vous avez omis d’en parler.
Pouvoir retracer dans les notes cliniques de votre médecin que vous vous êtes blessé au travail mais avez continué de travailler est un atout pour vous, cela renforcit votre crédibilité.
Consultez rapidement, n’attendez pas que ça passe et spécifiez à votre médecin que vous vous êtes blessé au travail, ensuite on avisera. Informez-vous!