Par Me Martine Desroches, Journal le Métro, 15 février 2017
Les avocats et notaires de l’État québécois (LANEQ) représente plus de 1100 avocats et notaires qui travaillent au sein de différents ministères et organismes gouvernementaux. La grève qui sévit depuis octobre dernier paralyse les travaux parlementaires de l’Assemblée nationale et l’administration publique de l’État.
Le conflit qui oppose le gouvernement du Québec à ses juristes constituerait le plus long de toute l’histoire de la fonction publique québécoise. Or, ce débrayage a des conséquences directes pour des milliers de Québécois qui ont un dossier en attente devant un tribunal administratif.
Qui sont-ils? Nos clients, oui nos clients qui sont en attente depuis déjà bien trop longtemps. En attente de se faire entendre, de pouvoir discuter, négocier, d’obtenir un jugement. Des gens comme vous et moi qui veulent récupérer leur salaire, le droit à des traitements, être indemnisés, des gens qui ont déjà perdu beaucoup.
En octobre 2016, alors que la grève commençait, le Tribunal administratif du Québec traitait encore les dossiers SAAQ ouverts chez eux en 2013. Aurons-nous des salles, des rôles spéciaux, des juges prêts à nous entendre dans les dossiers de 2014, 2015, 2016 lorsque le conflit sera terminé? Il semble qu’il manque de médecins sur les bancs pour assister les juges lorsque le dossier est de nature médicale.
D’un autre ordre d’idée, on demande aux avocats de revoir la facturation traditionnelle, le taux horaire ne serait plus à la mode. Différentes avenues s’offrent à nous dont la facturation hybride incluant une facturation sur les gains faits suite aux représentations devant les tribunaux. Qu’en est-il si nous ne pouvons plaider ou négocier à cause de la grève? Comment serons-nous rémunérés? Comment payerons-nous nos employés? Pouvons-nous, encore, offrir ce service?
Une grande partie de la population est paralysée, les avocats et notaires de l’État, les contribuables attendant que leur dossier se règle et nous, les avocats, qui les représentent. À quand des pourparlers sérieux mesdames et messieurs du gouvernement!