La réalité des travailleurs accidentés est, du moins que l’on puisse dire, difficile. Douleurs, stress, incompréhension, épuisement et combat journalier sont le lot de leur vie quotidienne. Malheureusement, dans la plupart des cas, un diagnostic de nature physique s’accompagnera d’un diagnostic de nature psychologique. La question qui se pose est la suivante : comment établir le lien entre les deux auprès des organismes administratifs ?
Afin d’établir cette relation, les principaux critères évalués sont : la gravité et les conséquences des lésions physiques initiales, les effets de celles-ci sur la condition psychologique du travailleur, la présence d’une ou de plusieurs conditions personnelles indépendantes desdites lésions initiales et le dossier médical. Il est important de noter que pour qu’un diagnostic de lésion psychologique soit retenu, il suffit que la lésion initiale professionnelle de nature physique soit reconnue comme étant la cause la plus probable et la plus déterminante. Ainsi, si ladite lésion initiale se greffe à une situation conjugale, familiale ou financière difficile préexistante ou concomitante qui peut certainement être la cause d’une détresse psychologique, cette situation ne fera pas obstacle à la reconnaissance d’un diagnostic de lésion psychologique tant et aussi longtemps qu’il sera possible d’établir que l’accident a été le facteur contributoire le plus significatif au développement de celui-ci et que la preuve médicale confinée au dossier va en ce sens.
Dans un jugement récent, un travailleur a réussi à établir qu’un diagnostic de trouble d’adaptation avec humeur dépressive a découlé des douleurs chroniques ressenties suite à son accident de travail, des difficultés rencontrées au cours de son processus de réadaptation et du deuil en lien avec la perte de son emploi prélésionnel, car cela lui a causé des inconvénients dépassant le cadre dit « normal ». En effet, les conséquences des lésions physiques subies lors d’un accident sont parfois irréversibles et un changement complet du mode de vie peut en découler. La réintégration sur le marché du travail, compte tenu des limitations fonctionnelles établies, peut s’avérer très difficile. Le processus de recherche d’emploi peut se solder par un échec. Ainsi, le Tribunal administratif du travail a conclu que l’ensemble de ces facteurs de stress ont bel et bien mené à l’apparition de la lésion d’ordre psychologique.
La CNESST refuse la relation entre votre accident de travail et votre lésion de nature psychologique et vous ne savez pas quoi faire ? Informez-vous !
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