Par Sophie Mongeon
En cette première infolettre de 2020, je me permets de citer librement un texte récent de Boucar Diouf qui écrivait que nous ne pouvons plus nous permettre de reporter à demain ce qui doit être fait tout de suite. Avec chaque début d’année arrive le temps de réflexion et de faire le bilan de l’an précédent. Je me questionnais donc s’il y avait vraiment eu de changements positifs pour améliorer les lois administratives puisque nous savons qu’il y a urgence. Force de constater que la réponse est : pas vraiment!
Au risque de me répéter, ces lois datent d’aussi loin que 1985 et même plus! Comment peut-on continuer à fonctionner avec ces lois d’il y a 35 ans? Nous les Québécois, nous nous sommes dotés de beaux systèmes d’indemnisations dont nous devons être fiers. Toutefois, comme toutes choses, le temps a agi et ces lois ne représentent plus la réalité québécoise.
Pourquoi cela tarde tant ? La crainte que cela augmente les coûts? Toutes les démarches qui gravitent autour de modifications de lois si majeures? Modifier, améliorer, peaufiner une loi ne veut pas nécessairement dire augmenter les dépenses, mais indemniser différemment. À mon humble opinion, ces lois étaient adéquates lorsque la majorité des travailleurs étaient des salariés et que la semaine de travail était la même pour tous. Maintenant, il y a de plus en plus de travailleurs autonomes, des travailleurs sur appels, à temps partiel, etc. Le temps plein est-il de 40 heures ou plutôt de 37,5 heures ou de 28 heures comme inscrit dans la Loi sur l’assurance automobile ?
Qu’en est-il du fait que les indemnités sont modifiées considérablement à 65 ans pour s’éteindre à 68 ans. En 1985, lorsque la LAMTP a été mise en vigueur précisant le fait qu’à compter de 65 ans les indemnités diminueraient de 25% pour s’éteindre à 68 ans l’espérance de vie d’un homme était d’environ de 71 ans. En 2017, au Québec l’espérance de vie d’un homme est de 80.6 années. D’ailleurs cette statique porte les hommes québécois au 6ième rang mondial. Il s’en est passé des choses depuis l’entrée en vigueur de ces lois, alors on ne peut plus reporter à demain ce qui doit être fait tout de suite.
Sur cette piste de réflexion et alors que Desroches Mongeon Avocats entame sa 32e année d’existence nous nous retrouvons devant les mêmes défis que les années précédentes : comment se réinventer et se dépasser pour aider davantage nos clients à naviguer à travers un système administratif de plus en plus complexe ? Et surtout, comment participer, aider à faire changer les choses?
Nous avons la forte conviction que c’est en entamant une bataille à la fois! C’est pour cette raison que notre leitmotiv est : Gagner vos batailles, on y travaille. En 2020, nous continuerons donc de faire avancer la cause des victimes et faire évoluer le droit. Bonne année 2020 et exigeons et accueillons le changement!